Parfois, je regarde en arrière. Pas souvent, mais juste assez pour me souvenir d’où je viens, mais surtout pour me rappeler de ce long chemin parcouru. C’est important pour moi de témoigner de mon évolution personnelle, de célébrer mes victoires et de poursuivre le deuil de ce qui ne pourra jamais être changé.
Je regarde en arrière, et malgré les nombreuses cicatrices, les égratignures et les quelques déchirures qui peinent à se refermer, JE REMERCIE.
À tous ces évènements traumatiques qui m’ont souvent fait croire que je n’étais pas digne d’être aimée, JE REMERCIE. Ces évènements ont fait naître la femme accomplie et épanouie que je suis aujourd’hui.
À la violence verbale que mes petites oreilles ont entendue toute mon enfance durant, à la négligence émotionnelle, au rejet, à l’abus sexuel brutal et désarmant qui laisse encore ses traces 30 ans plus tard, à la maladie mentale qui m'a longtemps enfermée… tous ces chapitres font partie intégrante du manuscrit de la femme solide et empathique que je suis devenue aujourd’hui. Une femme cicatrisée mais forte. Une femme au cœur rempli d’ecchymoses mais qui sait se tenir debout. Une femme mal aimée qui a choisi l’amour. Une femme qui a su transformer ses blessures en tendresse. Humblement, JE REMERCIE.
Aux démons qui autrefois habitaient mes pensées… à la noirceur qui m’empêchait de voir ma propre lumière intérieure et l’immense beauté en moi, JE DIS MERCI.
À mon existence qui a souvent joué au funambule en ne tenant qu’à un fil…. MERCI, MERCI, MERCI. Aujourd’hui, je reconnais à sa juste valeur le cadeau d’exister, et je me pardonne d’avoir déjà cru que la vie serait plus belle si je n’en faisais plus partie. C’est grâce aux épreuves de ce lourd passé que j’ai choisi de faire un pacte avec moi-même : celui de ne jamais rien tenir pour acquis, car j’ai compris que la vie est aussi forte que fragile.
Je dis merci aux paroles que je regrette d’avoir dites, aux mauvaises décisions prises, à la colère et aux comportements autodestructeurs qui ont eu raison de ma douleur, à l’amertume qui m’a longtemps fait prisonnière… aujourd’hui, je ne suis plus la victime de rien ni de personne.
Je dis un merci qui vibre si fort qu’il me coupe le souffle. Un merci qui fait si mal qu’il me fait du bien. Un merci qui libère, qui brise toutes les chaînes du passé, qui m’ancre au seul endroit qui existe : Ici. Maintenant.
Le passé est une référence, pas une résidence.
Je suis si heureuse de l'avoir compris.
Toujours, j’avance, dans la joie d’être ici, après le déluge ♥♥♥