Un spiritualiste et un grand chirurgien eurent un jour une discussion au sujet de l’existence de l’âme et de l’esprit chez les humains. Apparemment, les deux hommes ne s’entendaient pas sur la question. Pour le spiritualiste, il était clair que l’âme et l’esprit sont bien réels. Pour sa part, le chirurgien en doutait fortement puisqu’il déclara : « J’ai réalisé des centaines de chirurgies du cerveau, et jamais je n’ai vu l’âme ni l’esprit de quiconque ». Le spiritualiste, curieux, lui demanda alors : « Et en opérant tous ces cerveaux, avez-vous déjà eu l’occasion de voir les pensées de vos patients »? D’un ton amusé, le chirurgien lui répondit que non. En conclusion, le spiritualiste lui dit : « Si vous n’avez jamais vu de vos propres yeux les pensées de vos patients, c’est qu’elles ne doivent pas exister? Vous croyez donc que les pensées soient fictives? ».
Je ne saurais dire d’où provient cette histoire car elle m’a été racontée pendant un séminaire il y a quelques années. Mais peu importe. Ce récit nous invite à nous interroger : croyons-nous uniquement ce que voient nos yeux?
Qu’en est-il alors de nos émotions? De nos intentions, nos désirs, nos ressentis, nos croyances, notre imagination, nos rêves? La majeure partie de ce qui constitue notre vie intérieure n’est pas observable visuellement ni mesurable. Aucun scanner, aucune radiographie, aucun prélèvement sanguin ne peuvent déterminer si vous êtes joyeux, en colère, triste ou contrarié. Pourtant, nous ne doutons nullement de l’existence de ces ressentis.
Certains spiritualistes vont jusqu’à dire que la dimension invisible de l’être humain représente 97 % de qui il est, alors qu’un maigre 3 % constitue sa nature physique (visible). Plusieurs pourraient être assez sceptiques face à des chiffres aussi extrêmes, j’en conviens. Mais la grande majorité des individus s’entendront sur le fait que nous sommes bien plus que des êtres de matière, et ce, quelles que soient leurs croyances.
Nourrir sa dimension invisible peut prendre différentes formes. Certains méditent, d’autres prient ou ont une pratique religieuse. Plusieurs font du yoga, lisent des livres inspirants, participent à des séminaires, tiennent un journal intime, font de la contemplation dans la nature, ont adopté un rituel quelconque ou se permettent des moments de silence. La pleine présence, la respiration consciente, la musique, la créativité, le travail de dépassement de soi et de ses blessures intérieures par une multitude de moyens, sont autant d’outils qu’il y a d’humains sur terre.
Je crois que plus les individus prendront conscience de leur vie intérieure et de leurs besoins –quelle que soit la recette choisie – plus nous bâtirons une société en santé sur tous les plans.
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » affirmait Socrate. S’occuper de sa vie intérieure est l’œuvre de toute une vie, alors qu’attendons-nous pour explorer! Je crois que nous ne sommes pas près de nous ennuyer 😉 ♥♥♥